L'Essentiel, par Frédéric Lambert
L'essentiel: Le Parlement européen vous interdit de vous exprimer sur vos affaires de harcèlement moral. Comment le vivez-vous?
Monica Semedo: Soyons clairs, je n’ai pas envie de devenir la députée qui a reçu le plus de sanctions du Parlement. Je veux que tout le monde puisse confronter les deux perspectives pour se forger sa propre opinion.
Pensez-vous que les institutions utilisent plusieurs procédures pour que l’on ne vous entende pas?
Ça c’est sûr! En 2021, j’ai essayé de m’exprimer, car je ne voulais pas me cacher. Après avoir été intimidée, je me suis isolée. J’ai reconnu qu’il y avait un problème, mais en remettant les choses dans leur contexte, je n’ai jamais eu l’intention de harceler quelqu’un. Je n’ai pas accepté la sanction en soi, mais j'ai accepté d'aller de l'avant et me concentrer sur ce pourquoi j’avais été élue.
Sur quel soutien pouvez-vous compter?
Mes proches ont toujours été là. Avec Marc Ruppert et Frank Engel, du parti Fokus (dont elle sera candidate en juin), on a des conversations très franches depuis 18 mois. Frank a jeté un œil sur le dossier. Je lui ai dit: «Regarde, les allégations et mes contre-arguments». Et il m’a répondu: «Mais c’est quoi ça? Rien, rien du tout...».
Et si tout était à refaire?
Naïvement, au Parlement, j’ai cru que le plus dur serait de gérer mes dossiers. Je ne pensais pas passer autant de temps à devoir me soucier de mes équipes.
Qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui?
Pour moi, l’Union européenne est en danger. Quand j’entends certaines personnes parler, je trouve que c’est grave. Je n’ai pas envie que ce soit «foutu» pour le futur.
À bientôt 40 ans, comment envisagez-vous la suite de votre carrière après les élections européennes?
Je suis optimiste et je me sens très forte. L’important sera de trouver quelque chose qui me motive et qui me plaît chaque matin. Je n’ai rien à cacher et le plus important pour moi, c’est de faire preuve de transparence.
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